C’est un trait de personnalité qui agit comme un indicateur de vulnérabilité pour le développement des psychopathologies. La nervosité entraîne le stress et nous expose à des stimuli qui pourraient nous nuire psychologiquement.
Elle est également liée à la gravité de divers troubles tels que l’anxiété, la dépression, le trouble bipolaire et la schizophrénie. Elle joue également un rôle important dans les problèmes de relations interpersonnelles, comme les problèmes familiaux et de couple, et dans des situations telles que le moobing et l’épuisement professionnel.
Nous expliquerons brièvement ce qu’est le névrosisme et comment il fonctionne dans différentes psychopathologies.
Le névrotisme comme trait de personnalité
Le névrotisme est une caractéristique des troubles de comportement. Cela signifie que c’est une tendance de comportement, d’émotion et de pensée (trait de personnalité) que nous héritons largement de nos ancêtres (base biologique/tempérament).
Cela ne signifie pas qu’il ne peut pas être traité, mais que la personne acquiert ce trait dès sa naissance. Plus tard dans la vie, cette tendance augmente ou se réduit.
Chaque modèle de personnalité inclut le névrosisme dans ses caractéristiques fondamentales. En fait, nous le trouvons dans ce qui suit :
Il s’agit d’une caractéristique que plusieurs psychanalyses ont identifiée comme fondamentale et qui a été trouvée dans la structure de la personnalité à partir d’une analyse lexicale, empirique ou factorielle de celle-ci.
Tous les modèles incluent le névrosisme car c’est une caractéristique qui définit la tendance émotionnelle de base de chacun d’entre nous. C’est-à-dire qu’il indique si nous aurons tendance à rechercher davantage la stabilité et le bien-être (névrosisme faible) ou si nous aurons tendance à nous inquiéter, à être anxieux, à rechercher le conflit et à avoir une humeur très instable (névrose hystérique).
Étant donné la relation entre le névrosisme et les émotions, analysons comment il affecte les trois troubles mentaux les plus fréquents : la dépression, l’anxiété et la dépendance.
Le rôle du névrosisme dans différentes psychopathologies
Névrotisme et dépression
Le névrotisme est lié à plusieurs symptômes dépressifs et de stress. En effet, les personnes atteintes d’une névrose obsessionnelle ont besoin de moins de stimuli négatifs pour se sentir bien.
En ce sens, le névrosisme est lié à une plus grande sensibilité au malaise et touche donc les personnes souffrant de dépression.
Étant une caractéristique qui sensibilise aux états négatifs, le névrosisme agit comme un amplificateur des émotions négatives, les rendant plus intenses et moins tolérables, ce qui donne lieu à l’hystérie. De cette façon, il est plus facile que la dépression devienne de plus en plus profonde, rendant la sortie de plus en plus difficile.
Névrotisme et nostalgie
L’anxiété et le névrosisme sont fortement liés. Le névrotisme alimente l’anxiété, car il amène la personne à se concentrer sur l’incertitude, qu’elle ne tolère pas ou qu’elle tolère difficilement. Le névrotisme amène une personne à éviter les situations d’incertitude et à les éviter de toutes les manières possibles, à tous les degrés (incertitude physique, psychologique, sociale ou émotionnelle).
Conscients du fait que pour réussir à surmonter l’anxiété, il faut y faire face, nous comprenons que le névrosisme est l’ennemi de la guérison lorsqu’on souffre de ce trouble. On parle en effet d’un trait de personnalité qui va motiver la personne à rester dans sa zone de confort.
Le névrotisme donnera la priorité aux actions visant à contrôler les différents aspects de toute situation qui pourrait présenter un risque, aussi éloigné soit-il. L’individu névrotique utilise des moyens très divers, comme quitter la maison bien à l’avance lorsqu’ils ont un rendez-vous, pour pouvoir compter éviter les éventuels obstacles.
Si nous analysons un contexte plus grave, par exemple celui d’une crise de panique ou hystérie, et comprenons que le traitement le plus efficace implique l’exposition progressive du patient à la situation qu’il craint.
Comme nous l’avons déjà dit, les personnes au sommet de l’échelle du névrosisme sont très résistantes à l’immersion dans des situations stressantes.
Névrose et toxicomanie
Les personnes présentant un niveau élevé de névrose sont plus vulnérables au développement d’une dépendance ou dépression. En effet, le névrotisme renforce la motivation commune à tous pour éviter le malaise et augmente le niveau de stress perçu.
Un niveau de stress élevé, combiné à une plus grande sensibilité au malaise, fait que la personne se sent psychologiquement "épuisée" et dépassée par les difficultés de la vie quotidienne. En ce sens, la consommation de drogues devient une échappatoire, puisque l’effet qu’elles génèrent dans le corps les libère des soucis qui leur causent tant d’anxiété.
En d’autres termes, l’épuisement émotionnel produit par une grande sensibilité au malaise fait que les défis quotidiens sont perçus comme des menaces, et parce que la personne veut éviter le malaise et en voulant garder le contrôle de la situation.
Cet épuisement psychologique rend très difficile la gestion du stress et de la phobie. Les substances psychoactives dépressives n’auront aucun effet.
Que doivent faire les personnes très névrosées ?
Tout d’abord, il est essentiel qu’un professionnel de la psychanalyse effectue un test de personnalité afin de pouvoir déterminer exactement le degré de névrose dont souffre la personne. C’est parce que la perception que nous avons de nous-mêmes et des personnes qui nous entourent peut ne pas être très précise et parce que nous pouvons avoir une image de nous-mêmes qui ne correspond pas vraiment au niveau de névrose que nous présentons.
Une fois que la personnalité du patient a été examinée, le spécialiste de la psychanalyse est le professionnel habilité à indiquer le traitement thérapeutique adapté. En général, le névrotisme peut être traité ou modulé par une thérapie psychologique axée sur la gestion des émotions, l’augmentation des niveaux de tolérance au malaise ou à l’incertitude et la facilitation du dépassement de l’anxiété et de la peur.
Avec les thérapies psychologiques, nous réalisons également un travail permettant aux personnes souffrant d’une névrose psychose d’orienter leur vie vers des objectifs importants et courageux, en brisant la barrière qui amène les troubles névrotiques. Il est très important de garder à l’esprit qu’il existe aujourd’hui des preuves scientifiques que la personnalité peut être modifiée. Nous constatons que l’angoisse et les troubles mentaux sont liés à l’environnement, à l’émotion, à la situation sociale et aux comportements.
C’est pourquoi nous devons supprimer la fameuse excuse "je suis comme ça" ou "c’est ma façon d’être". Il est faux de croire qu’on ne peut pas changer. Travailler pour obtenir une meilleure version de nous-mêmes peut nous conduire à des objectifs impensables.